L’inquiétude concernant la pollution des feux d’artifice doit être relativisée. Premièrement, ils sont rares ; deuxièmement, leur durée est très courte.
Face à une citoyenne qui se plaignait de la pollution causée par un feu d’artifice après un de nos spectacles, une mairie m’a demandé de préparer une réponse.
J’ai alors fait un rapide calcul. Cette ville de taille moyenne, sous-préfecture d’un département du Sud, se situe à 2 km d’une autoroute. Sur cette autoroute, les voitures circulent en continu dans les deux sens.
J’ai donc estimé que le CO2 produit par notre feu d’artifice tiré en décembre équivalait à seulement 10 minutes de production de CO2 des voitures passant sur le kilomètre le plus proche de la ville. En d’autres termes, le grand feu d’artifice que nous avons tiré revenait à doubler le trafic pendant 10 minutes, sur un seul kilomètre.
De plus, un autre calcul m’a amené à comparer tout ce que nous brûlons en une année de spectacles à environ 50 km parcourus par un Airbus A320. Ainsi, un aller simple Paris-Marseille avec le plus petit des Airbus équivaut à 8 ans de feux d’artifice, soit environ 700 spectacles.
En résumé : un feu d’artifice = 1 km d’avion.
Et les drones ?
De nombreuses mairies envisagent de passer aux drones, pensant que c’est une solution plus écologique.
Il faut reconnaître que, bien qu’il soit possible de réaliser des spectacles impressionnants avec des drones, ceux-ci ne susciteront jamais les mêmes émotions profondes que les feux d’artifice.
Certes, un spectacle de drones pollue moins sur place qu’un feu d’artifice. Mais attention, la pollution existe bel et bien, elle est simplement délocalisée. Elle est transférée dans les pays qui fabriquent les batteries des drones, et ceux qui les recycleront.
Un spectacle de drones nécessite au moins 300 appareils, donc 300 batteries, souvent neuves pour garantir leur autonomie pendant toute la durée du spectacle. Les batteries sont composées de produits chimiques, loin d’être écologiques, que ce soit lors de leur fabrication ou de leur recyclage. Cependant, elles ne polluent pas lorsqu’elles sont utilisées.
On peut faire un parallèle avec le débat entre voitures électriques et thermiques. Je pense que nous n’avons pas fini d’être surpris par l’impact environnemental des véhicules électriques sur l’ensemble de leur cycle de vie.