Toutes les préfectures d’Auvergne, que ce soit l’Allier, le Cantal, la Haute-Loire ou le Puy-de-Dôme, ont lancé la même interdiction : aucun feu d’artifice ne pourra avoir lieu jusqu’au 16 août 2022. A cause de la sécheresse. Les spectacles prévus doivent s’adapter.
Les arrêtés préfectoraux sont tombés les uns après les autres en moins de 24 heures. Les feux d’artifice sont interdits dans les quatre départements d’Auvergne jusqu’au 16 août 2022. Pour cause de sécheresse et de risque d’incendie.
« C’est à la fois une déception et une sage décision », confie Frédéric Aguilera, le maire de Vichy. « Même si le feu d’artifice du 15 août devait être situé sur le lac d’Allier, il y avait à proximité une grande pelouse, cela ne servait à rien de solliciter les pompiers. »
Le feu d’artifice du 15 août à Vichy est le plus grand de l’année. Il vient enrichir la fête patronale de la ville qui a lieu ce jour-là. 20 000 personnes y assistent d’ordinaire.
A Pierrefitte-sur-Loire, toujours dans l’Allier, ce samedi 13 août, c’est le festival de drones lumineux qui va perdre un peu de sa superbe. Ce festival va d’étang en étang tout l’été dans l’Allier. Deux cents drones qui illuminent le ciel pour former dans les airs des dessins rappelant le patrimoine du département. Des tableaux entrecoupés de séquences de feux d’artifice. Au moins 5000 personnes se déplacent à chaque représentation.
« Le spectacle, c’est 80 % de drones, 20 % de pyrotechnie », explique Edouard Ferrari, le concepteur du festival. « Les feux d’artifice permettent de rajouter du dynamisme, de l’explosion. »
Mais ce soir, il faudra faire sans. « Pour combler les espaces normalement dévolus à la pyrotechnie, nous allons laisser les drones allumés pour faire des effets lumineux », continue Edouard Ferrari.
« Je comprends le contexte qui a poussé à prendre cette décision mais je pense à notre partenaire avec qui nous avons conçu ce spectacle. C’est vraiment dommage pour lui. Nous étions pourtant très encadrés avec des procédures incendie et l’appui des pompiers. »
Et Christophe Alarcon, justement, accuse le coup. Il est le dirigeant de Soirs de fête, l’entreprise qui gérait la pyrotechnie. Ce week-end, le festival de drones n’était même pas sa prestation la plus importante : « Nous avions une quarantaine de feux d’artifice en Auvergne-Rhône-Alpes, en Aquitaine et en région parisienne. Ils sont tous annulés ! »
L’entreprise, basée à Mezel près de Clermont-Ferrand, avait déjà dépensé 150.000 euros pour assurer ses spectacles. « Nous faisons de la conception sur mesure. Les feux sont déjà livrés, la sono est déjà réservée, les camions sont déjà chargés. »
Sous tension
L’entreprise, depuis la mi-juillet, avait renforcé ses mesures et ses équipements de sécurité. « Nous avions refait le point sur tous les lieux où nous allions nous produire et nous avons-nous-mêmes proposés parfois de nous retirer de certains endroits où ce n’était pas adapté. » Christophe Alarcon était attentif à être proche de l’eau et loin des zones forestières.
La crise du Covid, puis l’été pluvieux l’année dernière et maintenant la sécheresse, les temps sont durs pour les pyrotechniciens. « Mais je comprends », lâche-t-il. « Les services de secours sont sous tension. Il y a une volonté de renforcer les effectifs de pompiers sur les lieux à risque et de ne pas augmenter le risque ailleurs. »
Le chef d’entreprise n’espère qu’une chose : qu’un maximum de spectacles soit juste reporté, notamment cet hiver pour les fêtes de fin d’année.