Ruggieri tente de reporter les feux d’artifice du 14-Juillet

Avec l’interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes jusqu’en septembre et le flou d’ici là, le leader européen des feux d’artifice Ruggieri, installé près de Muret (Haute-Garonne) a perdu ses commandes pour le 14-Juillet. Il a mis 80 % des salariés au chômage partiel. Cette division d’Etienne Lacroix Group vend 5.000 feux d’artifice l’été dont 4.000 sont tirés les 13 et 14 juillet.

Début mars, elle avait enregistré 2.000 commandes des communes, lesquelles ont été pour la plupart annulées et seulement 10 % reportées. « On leur a proposé de décaler les feux d’artifice en septembre mais les mairies pensent que l’élection municipale se déroulera probablement à cette période et ont préféré annuler », déplore Jean-Michel Dambielle, directeur général opérationnel de Ruggieri.

La conséquence sociale est importante, même si l’entreprise créée en 1739 ne fabrique plus les poudres. Elle importe les produits finis de Chine essentiellement et crée des compositions commandées par ordinateur. Elle les distribue à 20 concessionnaires exclusifs en France qui tirent les feux d’artifice, elle-même se réservant les plus importants à Carcassonne, Paris et Toulouse. D’habitude, Ruggieri passe de 50 à 100 salariés d’avril à juillet. « En comptant notre réseau de distribution en France, ce sont près de 10.000 artificiers sous contrat qui ne travailleront pas cet été », déplore Jean-Michel Dambielle.

Hommage

La célébration du 14-Juillet au mois de septembre n’ayant pas de sens, Ruggieri a conçu un nouveau spectacle pyrotechnique intitulé « Merci » en hommage aux soignants. « Nous espérons limiter la casse avec ce spectacle, dit Jean-Michel Dambielle. Plusieurs centaines de communes sont intéressées mais attendent l’évolution de la pandémie avant de déterminer la date. »

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Ruggieri espère que le spectacle marchera aussi à l’international, qui a constitué la moitié de son chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2019. « On prévoit une perte de 70 % du chiffre d’affaires en 2020 mais on espère passer le cap car on appartient à un groupe », dit Jean-Michel Dambielle.

Etienne Lacroix Group, qui l’a racheté en 1997, fabrique aussi des leurres militaires, des produits de sécurité, des pyromécanismes et de la plasturgie, atteignant un chiffre d’affaires de 139 millions d’euros en 2018 avec 850 salariés.

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