Ses équipes reconnaissaient « une ambiance un peu fraîche », les supporters se souvenaient d’un air souvent glacial et même du cinglant « bourgeois de merde » lâché par Bernard Laporte à l’adresse des 80 000 spectateurs du France-Irlande du Tournoi 2006. Bref, le Stade de France n’était pas un stade de rugby, conviction largement partagée sous les bérets basques. Les temps ont changé. Samedi, de la Marseillaise au désormais fameux claping, le public n’a pas lâché ses Bleus.
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L’enchaînement des victoires, bien sûr, mais aussi quelques ajustements post-Covid
ne sont pas étrangers à cette hausse de température au sein d’une assistance désormais capable de reconnaître des joueurs dont elle ignorait le nom en début de Tournoi. Le nombre de fanfares a été multiplié à l’abord du stade, celui des buvettes a dépassé la quarantaine. Maire de Saint-Denis et préfet ont donné leur autorisation à la vente d’alcool. Les pintes coulent à flots, ce qui réchauffe autant l’ambiance que les lumières par led qui équipent désormais le toit. « On peut plonger l’enceinte dans le noir et la rallumer dans la seconde, quand il fallait près de dix minutes avec les anciennes ampoules », souffle un technicien, avant un feu d’artifice inédit.
Le Crunch comme répétition générale de la Coupe du Monde 2023
Cet avantage terrain sera indispensable au XV de France lors de ses prochaines campagnes. Le 8 septembre 2023, l’enceinte devra être à la hauteur de la première affiche de la Coupe du monde, contre la Nouvelle-Zélande. Le Crunch de samedi a aussi servi de répétition grandeur nature aux équipes de France 2023. Le comité d’organisation avait dépêché une délégation pour suivre dans les coulisses l’organisation du choc. Deux finales du Top 14, un seul des matches de la tournée d’automne (France-Australie) et deux rencontres du prochain Tournoi seront les seules occasions de roder leur dispositif. « C’est très peu », s’affole-t-on.
Le Stade de France ne peut pas organiser plus de matches en raison des travaux sur le RER B, qui draine une partie du public. Tous les week-ends, le trafic est réduit pour la construction du CDG Express, déjà très en retard. Seul un concert d’Indochine, à la suite d’une intervention au plus haut niveau de l’État, dit-on, a réussi à bousculer le calendrier du chantier.