Des feux d’artifice, tirés en pleine nuit par des dealers: c’est devenu monnaie courante dans certaines cités marseillaises. Un phénomène qui est apparu il y a environ deux ans et qui se généralise, surtout quand arrive la période estivale. Ces feux d’artifice dignes d’un 14 juillet, cette mère de famille d’une cité marseillaise en voit désormais régulièrement depuis son balcon.
“Vers les coups de minuit, une heure du matin. Qu’on se fasse réveiller en sursaut, ce n’est pas normal, en fait. Ce ne sont pas des petits feux d’artifice, ça tremble. Je travaille le matin de bonne heure donc ça nous gêne et ça arrive encore régulièrement. Au début, on a eu peur donc on est sorti au balcon. Ça nous a fait un peu plaisir, un peu rire. Mais après, plus. On veut la tranquillité”, assure-t-elle.
« Ce fléau montre l’abandon de ces cités »
Ces feux d’artifice, ce sont les dealers de ces quartiers qui les tirent. Amine Kessaci, qui a perdu son frère dans un règlement de comptes, connaît bien le phénomène.
“Dès qu’on demande à ces jeunes pourquoi est-ce qu’il y a ces feux d’artifices, ils donnent les raisons directement. Quand il y a un très grand chiffre d’affaires qui est fait dans le réseau, il y a des feux d’artifices qui sont tirés. Ou quand il y a l’arrestation d’un concurrent ou surtout la mort d’un concurrent. C’est triste que derrière ces feux d’artifices festifs, il y ait ces événements tragiques. Ce fléau n’est pas unique et il montre l’abandon de ces cités”, assure-t-il.
Même si les policiers sont aussi informés de la situation, la préfecture n’a pas souhaité faire de commentaire. Deux hommes ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi à Marseille, l’un par balle et l’autre par arme blanche, sans lien apparent entre les deux affaires qui « semblent liées aux trafics de stupéfiants », selon des sources policieres.