Au sortir de la pandémie, théâtres, cinémas et salles de spectacle retrouvent leur pleine activité. Pour les autres domaines des arts et du spectacle, c’est un soulagement également comme en témoigne Bertrand Claudat, artificier : « C’est un soulagement, en effet, en 2020 nous avons perdu plus de 80 % de notre chiffre d’affaires. C’était une catastrophe pour les artificiers. Événements annulés, crise sanitaire empêchant tout spectacle pyrotechnique son et lumière il était temps que nous puissions reprendre le travail. » Le ciel de Montmirail va pouvoir s’enflammer à nouveau…
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La pyrotechnie, un art qui a traversé les âges
Les populations transalpines ont été les premiers Européens à découvrir les feux d’artifice. Venue de Chine, l’utilisation de la poudre noire à des fins militaires a trouvé une utilisation plus festive avec une utilisation colorée or et argent.
En France, le premier grand feu d’artifice sera tiré en l’honneur du jeune couple Louis XIII et Anne d’Autriche. Nous sommes en 1612.
Le feu d’artifice du 14 juillet
Les plus beaux feux d’artifice en France ont traditionnellement lieu le 14 juillet et cela depuis 1880. Avant cette époque, les feux d’artifice n’étaient pas populaires et faisaient référence à l’ancien régime. Chacun se souvient des grandes fêtes somptueuses de Vaux-le-Vicomte et de Versailles où pour épater la galerie, on tirait des gigantesques feux d’artifice. Le grand Ruggieri était le maître des feux de Louis XIV.
Naissances royales ou fêtes diverses donnaient lieu à un embrasement du ciel en l’honneur des souverains.
Bertrand marche dans les pas des grands du passé : « Je veux créer une émotion, toucher le cœur des spectateurs. La musique qui accompagne les émanations lumineuses doit être parfaite. C’est un travail colossal. Il faut découper les musiques, préparer les liens avec les tirs de feux d’artifice. C’est très important »
Les plus hautes, à Montmirail, montent à 100 m. Bombes tirées par des mortiers, chandelles qui font des constructions géométriques comme des épis par exemple et les compacts qui tirent des bombes toutes les trois secondes.
Mais attention, c’est un métier. Ne vous improvisez pas artificier, vous risqueriez votre vie. Même les petits engins que l’on pourrait croire inoffensifs peuvent être létaux. Pour devenir artificier, il y a des études, des formations et des qualifications professionnelles. On ne s’improvise pas dans ce métier.
Pour Bertrand, cette passion commence par l’envie de vouloir tirer un feu d’artifice pour la grand-mère. Mais l’épouse de Bertrand, plus pragmatique, y voit un danger pour son mari et l’envoie en formation.
On se s’improvise pas artificier
Mari obéissant, il part en formation au printemps 2010 et apprend le tir en électrique en opposition à celui très dangereux du tir au briquet. Ce premier tir a été le succès qui aura mis une passion au cœur de la vie de Bertrand. Il le sait désormais, il va avancer pour apprendre bien plus encore. De 2010 à 2013, il va travailler pour une organisation qui couvre notamment des événements pyrotechniques dans l’Aisne et le sud ouest marnais.
2014 fut l’année du grand changement lorsque Bertrand s’installa à son compte créant « Poussières d’étoiles ». Il est désormais le grand maître de ses œuvres. Originaire de Bergères-sous-Montmirail ses premiers feux seront tirés de chez Catherine Champion pour fêter le bon vin pétillant : « Il était important pour moi de donner de mon temps aux petites communes pour leur présenter des feux d’articles à thème et à grand spectacle. »
D’ailleurs les municipalités ne s’y sont pas trompées et la renommée de Bertrand s’est étendue comme une traînée de poudre qui aura permis d’enflammer le ciel de mille couleurs lors de festivités diverses. Mais Bertrand ne travaille pas uniquement pour les instances officielles, mais également pour les particuliers permettant à des mariés par exemple de marquer d’une pierre le plus beau jour de leur vie : « Bien souvent les organisateurs d’événements privés reculent devant l’idée pensant les coûts exorbitants. Eh bien, ils se trompent. Pour s’en convaincre, il suffit de contacter Bertrand et se laisser surprendre par les tarifs attractifs »
L’artificier conclut : « Ma joie éclate pendant le tir des artifices, mais surtout quand je collecte les sourires et souvent les larmes de joies de ceux qui ont commandé ce spectacle céleste. C’est gratifiant et c’est signe d’une réussite ».
Bientôt le feu d’artifice du 13 juillet à Montmirail qui est déjà prêt. L’an passé c’était « voyageurs du temps ». En 2019, c’était « Star Wars » et en 2022, ce sera sur le thème des pirates. Plein de surprises attendent les Montmiraillais.
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