Malgré la crise, le numéro 1 des feux d’artifice embauche

Branle-bas de combat à Euro Bengale, spécialiste des spectacles pyrotechniques depuis 28 ans. À la veille de la fête nationale, moment de l’année où la petite entreprise familiale, basée à 20 minutes de Vouziers, dans le petit village de Sauville, fait presque 70 % de son chiffre d’affaires, c’est l’effervescence.

Créée en 1988 par Bernard Deom et sa femme, cette « boîte » ardennaise s’est rapidement imposée comme l’un des leaders locaux des spectacles utilisant des explosifs. « 
Je suis arrivé là par hasard. J’étais, en plus de mon métier de fonctionnaire, metteur en scène à la Cassine. Je cherchais des effets originaux alors je me suis rapproché de notre responsable pyrotechnique, explique le gérant, âgé de 66 ans et toujours autant passionné par son métier. J’ai ensuite fait la connaissance de notre fournisseur qui m’a mis cette idée en tête. J’ai foncé et j’ai appris sur le tas. »

Entre crise économique et « concurrence déloyale »

Très rapidement, l’entreprise s’est développée pour employer aujourd’hui 10 personnes. Mais la crise passant par là, les budgets des collectivités et des associations ont diminué rognant ainsi sur la part attribuée aux feux d’artifice. « 
Nous proposons des spectacles à partir de 500 euros. Notre plus gros budget dans les Ardennes est de 12 000 euros à Haybes mais le département n’est pas celui où nous faisons les plus gros feux. Nous faisons l’essentiel de nos spectacles dans la Marne. Alors qu’en Champagne, la facture moyenne approche des 2 000 euros, elle atteint les 7 000 euros en région parisienne
 », ajoute Bernard Deom. En tout, ce sont 250 feux (sur 350 au total) que l’entreprise devra tirer, le 13 juillet, dans les Ardennes, la Marne, l’Aisne, la Meuse et autour de Paris.

Les baisses de budget ne sont pas les seuls obstacles déplorés par le chef d’entreprise. En effet, la gestion d’explosifs est un univers très cloisonné et exposé à des normes très contraignantes. Des règles que ne semblent pas respecter une majorité des concurrents d’Euro Bengale, selon son gérant. « 
Depuis 4 ou 5 ans, les choses vont moins bien et notre chiffre d’affaires stagne, voire baisse. Certains revendeurs d’artifices passent outre les obligations concernant l’entreposage (500 000 euros d’investissement pour Euro Bengale, NDLR), la manipulation et le transport des explosifs. Notre problème est que les pouvoirs publics ferment souvent les yeux sur ces infractions en donnant de simples avertissements… C’est pourquoi, avec d’autres entreprises du secteur (il y en a une quarantaine en France, NDLR), nous avons créé le Syndicat de la pyrotechnie de spectacle et de divertissement pour défendre nos intérêts
 ». Malgré ces difficultés passagères, l’entreprise peine à recruter. Trois postes sont actuellement inoccupés : un commercial, un qualiticien et un logisticien. « 
Notre entreprise est la première société française spécialisée dans la pyrotechnie de divertissement à avoir obtenu la certification ISO 9001. C’est pourquoi nous cherchons un qualiticien de qualité… mais c’est difficile
 », conclut Bernard Deom, qui ne doute pas que l’un de ces petits enfants, déjà très actifs quand il s’agit de donner un coup de main, reprendra la suite. Des années de show explosifs sont donc encore à prévoir dans le petit village ardennais.

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