Interdiction des feux d’artifice. Quel impact pour les professionnels de la pyrotechnie et les organisateurs de festivités ?

Les feux d’artifice sont interdits dans le Finistère et le Morbihan durant le mois d’août à cause de la sécheresse. Un coup dur pour les entreprises de pyrotechnie et leurs clients.

24 feux d’artifice annulés spontanément. Pas d’un coup de baguette magique, mais par arrêté préfectoral. Le 2 août dernier, les feux d’artifice ont été interdits dans tout le département du Finistère. Le 9 août, le Morbihan suivait l’exemple. Du fait de la sécheresse bien sûr.

Pour la fée des feux à Brest, cette décision a sonné la fin de la saison. Cette entreprise de pyrotechnie travaille sur une grande partie des feux d’artifice dans le Finistère, soit comme prestataire, soit comme fournisseur de matériel. « Le mois d’août représente 30% de mon chiffre d’affaires », explique Pascale Gindre, sa dirigeante.

Pouldreuzic, Plougonven, Saint-Pol-de-Léon, Plougonvelin, Landeleau… C’est au total 24 spectacles pyrotechniques, d’un coût moyen de 2 500 €, auxquels Pascale doit renoncer : « Heureusement, j’ai pu me faire rembourser toute la marchandise par mon fournisseur. »

Baisse du nombre de spectateurs

Parce que derrière la magie de la lumière, se cache aussi des problématiques plus terre à terre. « Un feu d’artifice augmente d’environ 30% la fréquentation d’une manifestation », estime Pascale Gindre. Cette annulation des feux d’artifice peut donc se répercuter sur les entrées d’argent des manifestations organisées au cours de l’été.

C’est le cas à Pouldreuzic, où Yves Coant du comité des fêtes, a observé une baisse de fréquentation lors de la fête annuelle, samedi 6 août.

Pour d’autres, la différence n’est pas si flagrante. Yves Thépot, à Landeleau, n’a pas vu d’incidence sur le nombre de spectateurs de la fête du Stang, mais il regrette l’annulation du feu d’artifice : « Ça fait partie du spectacle. »

Un son et lumière en remplacement

D’autres organisateurs, à l’instar de ceux de la Nuit celtique à la pointe Saint-Mathieu à Plougonvelin, ont remplacé les illuminations du feu d’artifice par un son et lumière. « On espère que ça compensera. Le coût est identique. » Les festivités se déroulent ce samedi 13 août. « D’ici là, on croise les doigts », plaisante Ronan Deron, l’un des organisateurs. 

Après des années Covid difficiles en 2020 et 2021, où la fée des feux avait réalisé respectivement 7% et 37% du chiffre d’affaires de 2019, Pascale Gindre se croyait tirer d’affaire. Mais il semblerait que la fée doive encore attendre un peu avant de rallumer complètement la flamme. 

Les commentaires sont fermés.