Il s occupe du feu d artifice depuis plus de 20 ans

L’essentiel Online: On s’y prend combien de temps à l’avance pour organiser le feu d’artifice de la fête nationale?

Jo André: La planification commence en janvier/février. Il faut faire le programme, choisir le matériel, sélectionner les effets. Et puis il y a aussi beaucoup de paperasse dont il faut s’occuper, de plus en plus d’ailleurs.

C’est l’événement le plus important pour vous?

Ça dépend de l’année. L’année dernière l’évènement le plus important pour moi a été le feu d’artifice que j’ai organisé pour le mariage de Guillaume et Stéphanie. En plus c’était un autre site que celui de la fête nationale, alors c’était un autre challenge. Mais au-delà de ça je participe également à des concours, des foires, des spectacles pyrotechniques et aussi d’autres fêtes nationales (France et Belgique par exemple).

Concrètement organiser ce feu d’artifice ça consiste en quoi?

C’est un feu d’artifice en plein centre, il y a donc beaucoup de normes de sécurité à respecter. Il faut choisir les produits qu’on a le droit d’utiliser. Ça c’est en amont du jour J. Le jour même, on fait le montage à Hollerich, puis on transporte tout en convoi exceptionnel jusqu’au pont Adolphe. Cette année, je prévois 31 842 tirs en 17 minutes, soit 4 tonnes de produits. Cela équivaut à 9 semi-remorques! Sinon, ce feu d’artifice n’est pas tiré sur des musiques que je choisis. Chaque année c’est un compositeur luxembourgeois qui fait une composition spéciale pour l’occasion (NDLR: cette année il s’agit de Monophona).

C’est contraignant?

Non, je vois plus cela comme un défi. Je dois m’adapter à la musique et adapter le son de mes feux d’artifice. Cette année par exemple la musique a des passages plus doux, plus lents donc mes produits doivent correspondre.

Et sur place vous êtes combien?

Le feu d’artifice est lancé par une personne via un ordinateur. C’est moi qui appuie sur le bouton. D’ailleurs sans électronique on ne pourrait pas faire un tel spectacle pyromusical. Et sinon avant le feu d’artifice et après, pour le montage et le démontage, il faut compter une quinzaine de personnes.

Où vous fournissez-vous?

Mes produits viennent de partout. Je me balade beaucoup dans les foires internationales. Mais ils sont importés depuis l’Allemagne et contrôlés là-bas. Ils viennent beaucoup de Chine et du Japon. Et ils sont soumis à des changements climatiques lors du transport donc il faut aussi prendre cela en considération.

Est-ce que vous répétez avant le jour J?

Non ce n’est pas possible, on doit juste très bien connaître son produit pour savoir ce qu’il va donner dans les airs. Et des laboratoires spécialisés font le contrôle de la qualité du produit, de sa hauteur, de sa taille. Tout est millimétré.

Vous participez à ce feu d’artifice depuis 30 ans et vous en êtes intégralement responsable depuis plus de 20 ans. Vous avez donc beaucoup de souvenirs, quel est le meilleur et quel est le pire?

Je ne ferais plus ça si j’avais des mauvais souvenirs. Mais se retrouver sous la grêle ou sous la pluie à 5h du matin pour tout démonter et être couvert de poudre noire, ce n’est pas la meilleure part du job. Et sans surprise le meilleur souvenir, l’apothéose, c’est tous les ans quand le spectacle que vous avez devant les yeux est exactement celui que vous avez imaginé.

(Fatima Rougi/L’essentiel Online)

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