Jusqu’au dernier moment, les habitants et commerçants présents sur le marché de Noël y ont cru : le feu d’artifice allait se faire comme chaque année. Pourtant, la veille, un arrêté de la préfecture avait ordonné son annulation. « Mais on pensait que cet arrêté ne s’appliquerait pas car le plan Vigipirate avait été ramené au niveau Risque Attentat, explique le maire de Gouvieux, Patrice Marchand. On a fait un premier référé-suspension en urgence, mais il n’y a pas eu d’examen de notre demande. »
Finalement, aucun feu d’artifice n’a illuminé les rues de Gouvieux, samedi, malgré la foule qui avait fait le déplacement. « C’est trop dommage… », regrette Dominique, une habitante qui se réjouissait du spectacle. Entre 3 000 et 4 000 personnes étaient sur place, selon la mairie.
Un dispositif insuffisant ?
« C’est une mesure discriminatoire. Il y a d’autres rassemblements qui n’ont pas fait l’objet d’interdiction », soupire Patrice Marchand. De fait, Gouvieux est la seule ville de l’Oise où le feu d’artifice a été interdit. Alors l’élu a décidé d’exercer un recours administratif, en annulation de cette décision de l’Etat.
« On verra bien ce qu’il se passera, mais c’est une question de principe, affirme-t-il. Rien ne laissait présager cette interdiction. On avait déjà pris des mesures très contraignantes pour éviter les effets de foule, en déplaçant le feu d’artifice depuis la mairie vers la Poste. »
Un coût de 18 000 €
Du côté de la préfecture, on estime, au contraire, que « le dispositif mis en place par la commune de Gouvieux pour sécuriser l’événement était insuffisant pour assurer pleinement la sécurité des personnes et prévenir tout risque à l’ordre public. »
Si ce recours administratif est accepté, une indemnisation sera demandée, pour les frais avancés par la commune, soit 18 000 €. Malgré les attentes de certains, le report du feu d’artifice n’est pas prévu. « D’une part, les artificiers sont extrêmement sollicités en ce moment et d’autre part, on est astreint au code des marchés publics, ça ne s’improvise pas, détaille le maire avant de conclure. Notre seule petite consolation, c’est qu’il pleuvait samedi. »