La marée sera basse mercredi prochain aux alentours de 23 heures Très basse. Coefficient annoncé : 102. Impossible dans ces conditions de tirer le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet depuis une barge dans le chenal, comme c’est le cas depuis 1999, quand l’avènement des nouvelles normes de sécurité avait définitivement condamné le tir depuis la plage de la Concurrence, les quais du Vieux Port appartenant de plus longue date encore à l’histoire ancienne. Prestataire de luxe de cet événement pour le Comité des fêtes, lui-même agissant pour le compte de la Ville, le jeune directeur artistique du numéro 1 européen Lacroix-Ruggieri, David Proteau, a tourné les hypothèses en tous sens, réalisé de solides simulations.
Une seule localisation rassemblait tous les avantages : les environs de la station météo, le long du chenal. Une localisation jusqu’ici interdite pour des raisons de sécurité, mais désormais située depuis Xynthia en… zone noire. À toute chose, malheur est bon : la mairie a donc donné son feu vert pour cet emplacement qualifié « d’idyllique » par David Proteau. « La qualité d’un feu d’artifice dépend de la surface de tir au sol : plus on a de la place pour les dessins à terre, plus on peut donner de l’angle aux mortiers, aux tubes et aux chandelles, afin d’amplifier la monumentalité de ce que l’on verra dans le ciel. Par contre, des erreurs que l’on peut se permettre sur la surface d’une barge ne pardonnent pas à cette échelle ».
800 kilos de poudre
Enthousiaste, David Proteau promet à partir de ce nouvel emplacement un feu d’artifice « totalement différent de ce que l’on a pu faire jusqu’ici. On va basculer dans la catégorie des feux événementiels, loin des belles rouges et des belles bleues, avec l’utilisation de produits que l’on ne pouvait utiliser depuis la barge ». Plus long (une vingtaine de minutes) que l’an dernier, le feu du 14 juillet sera aussi « plus intense, avec de la densité et du rythme ».
Et si les décibels des Francos donneront comme à l’habitude le tempo de la Fête nationale, David Proteau rappelle qu’un spectacle pyrotechnique s’écoute autant qu’il se regarde, la précise alchimie visuelle ménageant à son tour des effets hurlants, sifflants et détonants. À pied d’œuvre dès lundi matin, une dizaine de personnes déballeront en une journée les 12 tonnes de matériels utiles au rendez-vous. Lequel nécessitera quelque 800 kilos de poudre. Budget consenti : 35 000 euros. Attention aux yeux…