Étrange ballet, hier matin, dans la zone portuaire de Brégaillon. Les artificiers de la société Jacques Couturier sont occupés à charger les explosifs servant au feu d’artifice du 15 août sur une barge de 450 m2. « On a des bombes, capables de monter jusqu’à 200m de haut, des chandelles, allant jusqu’à 60 mètres et des compacts, plus bas. Pour l’embrasement du Fort Saint Louis, on a pas mal de contraintes : on n’utilise pas de projectiles allant très haut et les artificiers travaillent avec des baudriers, cordés », explique Guillaume Robin, responsable du feu d’hier soir. Le feu d’artifice du 15 août dure une vingtaine de minutes pour une organisation qui commence dès janvier. « On lance l’ouverture des marchés en début d’année, ensuite on analyse les offres et on attribue le feu à une société. Il y a de nombreuses démarches à faire : obtenir l’autorisation de la capitainerie, une autorisation spéciale pour les camions qui transportent les explosifs, il faut louer une barge etc. », énumère Jérôme Navarro, adjoint au maire pour les animations de la ville de Toulon.
Un show sur mesure
Le feu d’artifice du 15 août s’accompagne de musiques et de l’embrasement du Fort Saint Louis. « Nos designers écrivent le spéctacle pyrotechnique en fonction de la musique et de ce que veut le client », souligne Guillaume Robin, dont la société s’occupe du feu d’artifice toulonnais pour la sixième année consécutive. Selon le contrat, la société doit aussi recycler les déchets produits par le feu d’artifice. « On essaye de trouver des solutions pour utiliser le moins de plastique possible », déclare l’artificier.
La sécurité d’abord
Un feu d’artifice, c’est aussi un exercice dangereux. « On fait du repérage sur les lieux, qu’on connaît bien maintenant. Pour le fort Saint Louis, on travaille avec des cartes et des photos. Et lors du feu, on a des marins, un artificier et des sapeurs pompiers en mer, prêts à agir » raconte Guillaume Robin. « La ville met en place une fan zone, avec 35 personnes pour fouiller aux entrées. Les forces de l’ordre et l’opération Sentinelle sont aussi déployées. Il y a un PC de crise pour la journée. C’est un dispositif qu’on améliore chaque année », détaille Philipe Bartolomeo, directeur du service animation de la mairie. Levés très tôt hier matin Guillaume Robin, Jérôme Navarro et Philippe Bartolomeo ont passé leur journée à régler les derniers détails avant le grand show. « Une fois qu’il est passé, on respire ! », sourit Guillaume Robin.