Boom. Psschiiit. Boom. Boom. Psschhiiiiiiit. Dans le ballet des détonations lumineuses et colorées de feux et d’artifices, le ciel d’été devient synonyme de fête. Mais qui n’a jamais contemplé ce spectacle sans se demander comment de la poudre à canon pouvait exploser en pluie de poussière dorée?
Pas de show sans réaction chimique. Dans un tube de lancement, une charge de poudre est à l’origine de la propulsion de l’artifice vers le ciel, à la manière d’une fusée décollant pour l’espace. Le second étage, un dispositif d’allumage à retardement, permet de minuter l’explosion du feu qui éparpillera des billes de poudre (les étoiles) dans les airs.
Ce sont ces dernières qui sont responsables des effets pyrotechniques. Leur disposition autour de l’allumeur détermine la forme que prendra le feu d’artifice (saule pleureur, chrysanthème, pivoine, palmier, etc.).
Appuyons-nous sur l’exemple du feu d’artifice abeille, dont les filaments partent dans tous les sens dans un long sifflement aigu juste après son explosion. Ce résultat est obtenu grâce à sa composition, soit trois petits tubes d’étoiles placés dans une coque sphérique. À mesure que la chaleur monte, la pression dans les tubes envoie les étoiles filer aléatoirement dans les airs.
La chimie des couleurs
Quant à sa couleur, elle est déterminée par le mélange de sels et de métaux dans ses étoiles. Pour obtenir du rouge, les feux contiennent des sels de strontium. L’orange brille grâce aux sels de calcium et les sels de sodium donnent un effet jaune. Le chlorure de baryum crée du vert et le chlorure de cuivre, du bleu. Le magnésium ou l’aluminium se traduisent par une teinte blanche ou argentée.
Bonus: trente-trois minutes de spectacle pyrotechnique au Japon en 2019.
D’après les professionnel·les, l’artifice le plus difficile à réaliser est celui de la queue de paon. La recette de sa couleur bleu-violet est subtile: il faut combiner du carbonate de strontium (rouge) et de l’oxyde de cuivre (bleu). Les concentrations de produits chimiques utilisés pour obtenir ces nuances sont instables et extrêmement dangereuses.
Il importe d’ailleurs de se souvenir que la beauté de ces spectacles pyrotechniques a un coût. Financier, d’abord. Un show de vingt minutes peut coûter plus de 35.000 euros. Humain ensuite: il s’agit d’explosifs dangereux qui relâchent des substances toxiques dans l’air.
Leur impact environnemental n’est pas non plus neutre: tirer des feux d’artifices toujours au même endroit pourrait finir par polluer l’eau, l’air et ou les sols de manière irréversible.