Tandis que la fête battait son plein, un peu en retrait, deux artificiers de la société languidicienne 8e art, étaient à l’ouvrage, dimanche 21 août, à Kerchopine, en Cléguer. Des travailleurs de l’ombre ont, quelques heures plus tard, illuminé le ciel cléguérois, pour le plus grand plaisir du public. Pas moins de 3 h de travail, à deux, pour 10 minutes de féerie, ont été nécessaires « sans compter les préparatifs au dépôt », précisent les professionnels. Mais cela s’est fait avec le sourire. Après la pause imposée par les restrictions préfectorales, Kerchopine a été le premier feu d’artifice tiré.
Pas de bombe utilisée
« Ici, on n’utilise pas de bombe car il n’y a pas les distances de sécurité. On privilégie les compacts qui montent moins haut mais ont l’avantage d’avoir plus d’effets et de couleurs », indique Joël Le Port, qui après plus de 40 ans d’activité reste toujours aussi passionné. À ses côtés, Florence Craff. Elle est l’une des douze femmes sur les 45 artificiers de l’entreprise. « La profession se féminise », remarque-t-elle, au fil des années.
Des pièces sur mat
Pour ce retour du spectacle pyrotechnique, Joël Le Port, qui avait fondé l’entreprise et l’a cédée il y a huit ans, a mis en œuvre des pièces sur mat. « Cela demande plus de travail, c’est donc de moins en moins utilisé mais j’aime bien. Cela permet de proposer soleils et jets qui sont du plus bel effet », détaille le professionnel qui avoue avoir été perplexe durant ce mois d’interdiction préfectoral morbihannais. « C’est sûr que des sites comme ici, il faut être très vigilant en période de sécheresse, mais pour les feux tirés sur la mer, où est le risque causé par la sécheresse ? ». Ce dimanche l’heure était à la joie de reprendre la saison et qui plus est à Kerchopine – « où on apprécie aussi la choucroute du comité ! » -.
L’activité de l’artificier se prolonge jusqu’en octobre « puis il y a, aussi, quelques feux pour les fêtes de fin de l’année ».