Aux manettes, même s’il sera sur la Côte basque lundi pour superviser le feu d’artifice de Biarritz tiré simultanément du phare et du Rocher de la Vierge, on retrouve l’artificier de la société Lacroix-Ruggieri, David Proteau. C’est lui qui concocte notamment, chaque année, le final des soirées d’Un Violon sur le sable.
Pour autant, même à plusieurs centaines de kilomètres de la côte royannaise, le « petit Mozart » du feu d’artifice saura ce qui se passe en temps réel sur la plage royannaise. « J’aurai deux événements le même soir. Je ne vais pas vous dire que je ne serai pas stressé. On veut toujours que ça se passe au mieux », avoue-t-il. Il n’y a pas de raison. David Proteau a planché pendant plusieurs semaines sur « l’écriture » du show royannais, alliage de sons, de lumières et de pyrotechnie. Un ballet millimétré qui va transporter aux quatre coins du globe en l’espace d’une petite demi-heure.
Un conte poétique
C’est lui qui a imaginé le scénario. « Il s’agit de l’histoire d’un petit royannais à qui sa maîtresse a donné un devoir de vacances. Il doit dessiner le plus beau paysage qu’il connaît. Sauf que l’écolier n’a jamais vraiment quitté la station balnéaire. Il marche ainsi, sur la plage, en maugréant. C’est alors qu’un dragon sort de l’eau et l’invite à grimper sur son dos pour aller à la découverte des plus beaux paysages de la planète. Il va s’émerveiller devant ces lieux magiques, du Sahara au Groenland en passant par l’Amazonie. Au final, l’enfant ne saura plus quoi dessiner tellement il a d’images en tête. »
Cette planète mérite d’être protégée. Alors faisons ce qu’il faut
Chaque destination aura son ambiance, son tableau pyro-mélodique. Derrière la distraction, David Proteau reconnaît un message subliminal. « Cette planète mérite d’être protégée, alors faisons ce qu’il faut. » De la foudre de Catatumbo, phénomène météorologique localisé au Venezuela, au Kilauea Crater, volcan le plus actif mais aussi l’un des plus dangereux volcans au monde sur l’île d’Hawaï, le dépaysement promet de beaux moments. « En Amazonie il y aura une pyrotechnie plutôt axée sur le vert. Le désert aura droit quant à lui à une poussière de sable. On est dans la métaphore », prévient l’artificier. Ce voyage contemplatif aura sa part de poésie.
Tout sur informatique
Tout devrait se dérouler comme sur des roulettes. Avec ses 4 080 départs informatiques, l’ensemble du spectacle est déjà enregistré. La musique donnera le la et le top départ à la pyrotechnie installée sur treize plateaux répartis sur la plage. Des pas de tir éloignés de tout risque en cette période où les feux d’artifice ont été annulés les uns après les autres en raison de la sécheresse et des menaces de départs de feux.
« Le système informatique nous permet de contrôler le feu d’artifice au millième de seconde. On laisse dérouler le programme », explique David Proteau pour qui ces annulations en pagaille représentent un drame pour la société Lacroix-Ruggieri. « On a eu deux ans de Covid et maintenant c’est la canicule ! »
À Royan, l’environnement a permis de maintenir la date. « Nous n’avons pas de pinède, de végétation ou de petits bosquets dans le périmètre demandé. Sur la plage, ça ne risque rien. Il n’y a que du sable », fait remarquer Yannick Pavon. Les orages, eux, sont annoncés pour dimanche. Rien ne devrait donc venir contrecarrer la tenue de cet événement programmé à 22 h 30. Le plus beau show pyro-mélodique de l’Arc atlantique, dixit l’élu, est sur sa base de lancement.