Des feux d’artifice s’entrecroisent et rougeoient dans la nuit noire. Ils explosent dans le ciel formant comme des poussières d’étoiles sous les vivats de la foule. Ce dimanche 31 juillet, il y a environ 400 personnes qui assistent au spectacle pyrotechnique qui clôt les traditionnels trois jours de festivités estivales à Pechbonnieu, petite commune au nord de Toulouse. La plupart des spectateurs de ce show ont le regard tourné vers le ciel. Peu remarquent que des débris encore chauds ont atterri sur la toiture de L’atelier, le centre culturel de la municipalité.
Alexia Martin qui vient d’emménager dans le village constate que quelque chose ne tourne par rond et filme le toit du bâtiment : « D’abord, il y a eu quelques flammes et puis ça a pris de l’ampleur. Il y a quelqu’un qui est monté sur le toit afin d’éteindre l’incendie avant l’arrivée des pompiers. Le spectacle s’est poursuivi comme si de rien n’était. Je trouve ça assez choquant. On ne sait pas ce qui aurait pu se passer. On n’est jamais l’abri, une bouteille de gaz aurait pu exploser par exemple. Je ne comprends pas pourquoi, on maintient ce genre d’animations lorsqu’il fait un temps aussi sec et des températures aussi élevées ! »
Sabine Geil-Gomez, maire de Pechbonnieu depuis 2001, considère que cet incident est « anecdotique » : « La toiture du centre culturel est végétalisée. Il y a à peine 1 m 2 de brindilles qui a brûlé. Un policier municipal l’a très rapidement éteint avant même l’arrivée des pompiers. À moins que le préfet ne prenne un arrêté pour interdire systématiquement les feux d’artifice en cette période , je ne vois pas de raison à ce qu’on annule la tenue de ce spectacle pyrotechnique plébiscité par les administrés et inscrit dans l’histoire locale.»
Gare aux feux d’artifice « anarchiques »
Comme chaque année, pour sécuriser l’événement, les surfaces herbeuses dont le toit du centre culturel avaient été arrosées pour éviter tout risque d’incendie et des agents municipaux étaient aux aguets pour neutraliser tout départ de feu. Le lieutenant Rémi Petitjean du groupement opération du SDIS 31 se veut rassurant en ce qui concerne les risques de ce genre de spectacle : « Les artilleurs sont agrémentés. On ne peut pas faire tout et n’importe quoi. Cela se passait sur une zone dégagée. Les surfaces à proximité doivent être débroussaillées avant le spectacle. Certaines communes sollicitent parfois notre avis sur la tenue de tel ou tel show pyrotechnique mais il est uniquement consultatif. Seules la préfecture ou la municipalité peuvent les interdire.»
Le pompier est plus préoccupé par les feux d’artifice «anarchiques» tirés par des particuliers. « Actuellement, il faut être très vigilant sur l’utilisation de ces outils pyrotechniques surtout à titre privé où l’encadrement est tout relatif. En ce moment, la végétation est en pleine souffrance hydrique, cela potentialise grandement les risques d’incendie. En campagne avec les récoltes sur pied, le feu peut vite prendre de l’ampleur.»