Un dernier clapping à la maison pour fêter une victoire de prestige face à l’OM. Comme un symbole d’une saison qui restera quoiqu’il arrive gravée dans les mémoires. Puis un feu d’artifice grandiose tiré depuis la pelouse pour fêter cette dernière à domicile. Comme un symbole de l’attaque ultra prolifique qui a collé fessée sur fessée cette année. Samedi soir, le ciel de Rennes s’est embrasé pour célébrer la dernière victoire à domicile d’une équipe qui a régalé son public toute la saison. Dans un Roazhon Park chaud bouillant, les joueurs de Bruno Genesio ont réussi ce que peu d’équipes avaient fait jusqu’ici : éteindre un Olympique de Marseille qui était assis à la deuxième place depuis deux mois. En battant les Marseillais 2-0, les Rennais se sont offert le droit de rêver encore à la Ligue des champions. Mais ils pourraient aussi tomber de tomber de très haut s’ils venaient à terminer sixièmes en cas de défaite à Lille samedi prochain. Un suspense terrible à quelques jours de l’ultime journée.
Dans la bouche des joueurs et du staff du Stade Rennais, c’est sans doute cette incertitude qui empêchait de basculer dans l’euphorie, malgré une prestation hyper aboutie. « Après la défaite à Nantes, on n’avait pas forcément notre destin entre nos mains. On continue à rêver à l’Europe, on jouera le match à Lille comme une finale », prévient Benjamin Bourigeaud, auteur de l’ouverture du score. Acclamé par le public à sa sortie, le milieu de terrain rennais est resté quelques instants seul avec son fils sur les épaules à la fin de la rencontre. Jouait-il son dernier match au Roazhon Park ? « Je ne sais pas si c’était la dernière fois aujourd’hui donc j’ai plusieurs sentiments qui me traversent. Ça fait bizarre ».
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On imagine que l’avenir de l’un des tauliers de l’équipe pourrait continuer à s’écrire en Bretagne si son équipe parvenait à accrocher la Ligue des champions. Cette victoire amplement méritée face à l’OM leur offre encore le droit d’y rêver même s’il faudra compter sur un faux pas de Monaco et de Marseille. « C’est le championnat qui est comme ça depuis le début. Il est très incertain. Ça va être une superbe dernière journée pour tout le monde. Même si pour nous, on aurait préféré que ce soit réglé avant », glisse l’entraîneur Bruno Genesio dans un sourire. L’inexplicable défaite concédée à Nantes mercredi avait plongé Rennes dans la peur de tout rater. En inscrivant leurs 79e et 80e buts de la saison par Bourigeaud et Majer, les Bretons ont battu un record historique pour le club. Une statistique qui a plu à l’entraîneur.
« J’aime quand mon équipe marque des buts. Il y a quelque chose d’extraordinaire qui est en train de se créer dans ce club. Pas seulement cette saison. On peut se qualifier pour une compétition européenne pour la 5e fois consécutive. C’est un challenge », analyse Bruno Genesio.
Samedi soir, le coach a même participé au clapping comme il l’avait promis pour saluer un public venu en nombre.
Les Rennais assurés de rien
Le plus fou dans cette histoire c’est que malgré une différence de buts de +42, les Rennais ne sont encore sûrs de rien. La perspective de finir à la 6e place ne ravit évidemment personne, surtout après un exercice aussi séduisant. « Mathématiquement, tout est encore possible. On va se consacrer sur nous-même. On sera à la place qu’on mérite. Mais au vu de la saison, ce serait une réelle déception de finir sixièmes. On se doit de pas se louper », prévient Benjamin Bourigeaud. « On ira à Lille pour gagner et on fera les comptes à la fin », ajoute l’attaquant Martin Terrier, auteur de deux passes décisives face à l’OM.
A Lille, le Stade Rennais voudra chasser le mauvais souvenir de 2007 quand il avait perdu sa qualification en Ligue des champions en concédant un match nul au LOSC sur un but signé Nicolas Fauvergue. Quinze ans après, le traumatisme semble oublié pour les supporters rennais. Il s’agira de ne pas le réveiller.