Le conseil de ville de Trois-Rivières a majoritairement accepté d’accorder une subvention de 70 000$ pour financer une partie de la présentation de feux d’artifice dans le cadre du Grand Prix de Trois-Rivières cet été. Toutefois, cela pourrait être la dernière année…
C’est que plusieurs élus du conseil municipal ont émis un malaise à accorder cette subvention. D’abord pour des raisons environnementales, mais aussi pour des raisons budgétaires, ce qui a motivé Richard W. Dober à demander le vote sur cette question.
« Payer 70 000$ pour une ville qui a de la misère à arriver, c’est beaucoup. Les feux d’artifice génèrent des particules fines polluantes dans l’air. Il faut donner l’exemple dans une perspective de sauver la planète. Il y a une urgence d’agir devant des activités qui ne sont plus à la mode. Sans partir en guerre, je pense qu’une activité de la sorte ne devrait pas être rattachée au Grand Prix, mais plutôt à la fête de Trois-Rivières », commente le conseiller du district Marie-de-l’Incarnation.
« Il faut améliorer notre surveillance en ce qui a trait à la qualité de l’air et de la pollution. Certaines villes interdisent complètement les feux d’artifice sur leur territoire, remarque Dany Carpentier, conseiller du district de La-Vérendrye. Je me dis que c’est la dernière fois que je vote pour le feu d’artifice. C’est universel, c’est rassembleur, mais il faut actualiser ça. La Corporation des Événements a une belle créativité et une expertise pour le faire. »
« Je partage l’avis de Dany, poursuit Geneviève Auclair, conseillère du district de Saint-Louis-de-France. Pour cette année, le budget est déjà là et on est à quelques semaines d’avis. Je pense que pour cette année, le feu d’artifice pourrait avoir lieu, mais il serait intéressant que, dans le prochain budget, on se penche sur ce qui pourrait être fait de différent et explorer comment on pourrait animer notre ciel autrement. »
« C’est quand on se met à comparer les choses aussi. On a 70 000$ pour un feu d’artifice, mais pas pour réparer une piscine. C’est quand on compare que ça fait mal. D’accord pour cette année, mais ça nous prend autre chose en 2023 », ajoute Luc Tremblay, conseiller du district de Châteaudun.
De son côté, le conseiller du district de Pointe-du-Lac, François Bélisle, a suggéré l’idée de déplacer un éventuel feu d’artifice à une autre date significative comme le 4 juillet, anniversaire de fondation de la ville, ou encore le 1er janvier, par exemple.
Les élus conviennent aussi que le montant figure au budget 2022 et qu’il est tard pour changer son fusil d’épaule. Des idées ont été lancées, jusqu’à un spectacle lumineux avec des drones dans le ciel.
« J’ai eu des discussions avec l’organisation du Grand Prix par rapport à ces dépenses. On est court dans le temps pour se virer de bord et faire autre chose, mais l’organisation s’est montrée ouverte à analyser cette activité et regarde pour faire les choses différemment. Là, c’est l’espace-temps qui est problématique pour offrir quelque chose de qualité cette année », précise Jonathan Bradley, conseiller du district de Richelieu.
Cette réflexion en lien avec les feux d’artifice risque aussi d’avoir des répercussions éventuellement sur les autres organisations et fêtes de quartier qui avaient l’habitude de présenter un feu d’artifice dans le cadre de leurs activités.