Nous allons peut-être vivre un été sans feux d’artifice dans les Landes à cause de la crise de la Covid-19. Les mairies et les comités des fêtes ayant annulé les traditionnelles fêtes patronales, les feux d’artifice prévus ont été logiquement annulés aussi.
Les municipalités qui souhaitent maintenir un feu d’artifice, notamment pour le 14 juillet, comme la mairie de Losse par exemple, n’ont toujours pas reçu, à cette heure, l’autorisation préalable nécessaire de la préfecture des Landes.
Résultat, la société pyrotechnique dacquoise Marmajou, qui tire plus de 400 feux d’artifice par saison, entre mai et septembre, enregistre plus de 90% d’annulation. Pour le reste des contrats, les organisateurs attendent le feu vert de la préfecture.
Son responsable commercial, Jérôme Mesplède, ne comprend pas la position attentiste de la préfecture des Landes alors que les artificiers ont mis au point un protocole sanitaire pour accueillir le public dans la même logique que les restaurateurs, les forains, les métiers du cinéma, etc.
« Nous avons entendu l’argument du risque de propagation du virus lié aux rassemblements, assure Jérôme Mesplède. Dès que nous avons pris conscience de la difficulté pour les mairies de visualiser comment organiser un feu d’artifice dans de bonnes conditions sanitaires, nous avons proposé un début de protocole. »
Les sociétés pyrotechniques et les artificiers ont mis sur pied un protocole pour pouvoir organiser des feux d’artifice en respectant les normes sanitaires en vigueur avec le coronavirus
La société dacquoise Marmajou, épaulée par la Fédération Nationale des Comités et Organisateurs de Festivités, a proposé un protocole sanitaire pour encadrer ces spectacles. Ce protocole a été utilisé dans certaines préfectures qui ont maintenu des spectacles pyrotechniques, précise Jérôme Mesplède, mais « ne semble pas pouvoir être mis en application dans les départements des Landes, de Gironde et des Pyrénées-Atlantiques, où nous avons fait des demandes, car trop compliqué à mettre en oeuvre ».
Le protocole sanitaire proposé par les entreprises pyrotechniques repose sur un axe technique et un axe sanitaire. Sur le plan technique, il s’agit de permettre aux spectateurs de voir un feu d’artifice de loin en éloignant le pas de tir du public et en le plaçant vers les hauteurs. Il s’agit aussi de multiplier les sites de tir pour un même feu d’artifice pour pouvoir élargir la zone d’accueil du public. Sur le plan sanitaire, il s’agit de respecter les règles de distanciation physique et de rajouter la notion de 4 m² par spectateur, sauf pour les groupes de 10 personnes arrivant en même temps.
Cette situation met les entreprises pyrotechniques en difficulté financière. Et au-delà de la situation financière difficile des artificiers, le responsable commercial de la société Marmajou craint désormais que les particuliers tirent eux-mêmes leurs propres feux d’artifice le 14 juillet, avec les risques que cela comporte : blessures, brûlures, etc.
Jérôme Mesplède représente la société pyrotechnique dacquoise Marmajou. Il craint que les particuliers organisent leurs propres feux d’artifice le 14 juillet avec les risques que cela comporte
L’Association des Maires des Landes n’a pas fait parvenir d’instructions particulières à ses adhérents sur cette question de l’organisation des feux d’artifice cet été dans le département. Le directeur de l’AML 40 confirme à France Bleu Gascogne que c’est la préfecture qui a la main sur ce sujet.
Le point de vue de la préfecture des Landes
La préfecture des Landes explique à France Bleu Gascogne que les feux d’artifices sont soumis aux dispositions du décret n°2020-663. Les rassemblements de plus de dix personnes sur la voie publique sont interdits sauf dans les établissements recevant du public (ERP) dont l’ouverture est autorisée.
« Pour pouvoir accueillir, en extérieur, plus de 10 personnes et 5000 personnes au maximum, en l’état du droit positif, il faut que l’événement se déroule dans un Établissement Recevant du Public. Comme les fêtes foraines, il pourrait s’agir de barriérer une zone, de manière infranchissable, pour en faire un Établissement Recevant du Public de plein air de fait. Dans cet ERP, il faudrait en contrôler scrupuleusement la jauge, l’application des mesures de distanciations sociales, distribuer du gel, obliger le port du masque pour les personnes debout, et surtout s’assurer qu’en marge de cet ERP, de fait, il n’y ait pas de rassemblement de plus de 10 personnes », détaille la Préfecture.
Le directeur de cabinet deLe directeur de cabinet de la préfecture des Landes, Cédric Garence, explique qu’on peut organiser des rassemblements de 10 à 5000 personnes en extérieur mais avec une organisation vraiment drastique
La préfecture des Landes rappelle que la situation du département démontre, avec le cluster de Parentis, que le virus circule encore. Il convient donc d’éviter toutes les situations dont les modalités d’organisation ne permettent de garantir la distanciation sociale.