Alors que les services de l’État n’ont eu de cesse, tout au long de la semaine, contexte sanitaire oblige, de faire appel « au sens des responsabilités de chacun » en prévision de la fête de la musique, ce dimanche 21 juin 2020, l’exception migennoise interroge.
Elle pourrait même provoquer l’ire des patrons de discothèque qui attendent toujours le feu vert gouvernemental pour rouvrir leurs établissements. Car le moins que l’on puisse dire est que le programme concocté par la municipalité migennoise, ce samedi, en marge de l’inauguration des nouveaux aménagements du port de plaisance, contrevient singulièrement à l’interdiction, toujours en vigueur, des rassemblements de plus de dix personnes sur le domaine public.
Dimanche dans l’Yonne, la fête de la musique sera mise en sourdine
Des concerts accueillant jusqu’à 200 personnes et un feu d’artifice
Après de nombreux échanges avec la préfecture de l’Yonne, la collectivité a tout même obtenu de pouvoir organiser des concerts accueillant jusqu’à 200 personnes, assises et masquées. Et surtout, elle a pu maintenir le feu d’artifice à 23 heures. Avec pour contrepartie, « que l’assistance ne dépasse pas la jauge des 300 personnes, lesquelles seront détentrices d’une invitation », précisait-on hier en préfecture.
Décision d’autant plus étonnante que jeudi encore, Tristan Riquelme, le directeur de cabinet du préfet, estimait que « dans une période où le virus circule encore, on ne pouvait pas faire n’importe quoi, même sous le prétexte de la fête de la musique ».
« On arrive à entasser des navetteurs sur les quais de gare à Auxerre sans que cela n’émeuve personne. On observe des attroupements sur le Champ-de-Mars à Paris. On ouvre en grand les écoles. Mais on n’autoriserait pas nos manifestations. Tout cela est hypocrite. »
François Boucher (Maire de Migennes)
Mini-concerts, camion de déambulation… À quoi va ressembler la Fête de la musique à Auxerre ?
Vendredi 19 juin, le ton était plus conciliant : « On ne peut pas tout interdire, ni tout autoriser, il convient de trouver un juste milieu […] La commune de Migennes s’est donné les moyens de ses ambitions, avec le recours à des vigiles privés et la mise en place d’un double contrôle systématique avant chaque animation. »
De quoi satisfaire le maire François Boucher qui, pourtant, ne mâchait pas ses mots, 24 heures plus tôt, quand planait encore la menace d’un redimensionnement de sa « presque fête de la musique », par impératif sanitaire. « On arrive à entasser des navetteurs sur les quais de gare à Auxerre sans que cela n’émeuve personne. On observe des attroupements sur le Champ-de-Mars à Paris. On ouvre en grand les écoles. Mais on n’autoriserait pas nos manifestations. Tout cela est hypocrite », s’indignait l’élu.
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Franck Morales
franck.morales@centrefrance.com