Ce soir, la troisième manche du festival de feux pyromélodiques se déroulera sur le port. L’occasion de constater qu’il n’est pas juste question de grosses explosions
Après le Canada et l’Espagne, c’est l’Italie qui s’apprête à enflammer la nuit de la Principauté. La compagnie Pirotecnica Morsani (lire par ailleurs) va participer pour la première fois au festival international de feux d’artifices de Monaco, tirant des lumières dans la nuit, envoyant de la musique, éveillant l’imagination par la stimulation de l’œil et la diffusion de sons. Il n’y qu’à lever les yeux au ciel pour prendre la mesure de ce qui, depuis 1966, émeut les sens en allant à l’essentiel : le rêve.
Des couleurs explosives sur des musiques incisives, issues de minutieuses recherches faites par les plus illustres artificiers du monde : voilà sûrement le gage de qualité qui donne au spectacle monégasque toute sa noblesse. Et si la présence conjointe de maîtres internationaux ne suffit pas à susciter l’intérêt, il semble primordial de souligner que la coordination des événements est assurée par François Charrier, de la maison de Jacques Couturier.
En toute sécurité
À voir la passion qui berce toujours l’un des auteurs du spectacle du mariage princier, on ne peut qu’être transporté par un monde qui relève de l’art. Lui qui chapote tous les participants connaît les ficelles, maîtrise les rouages. Quand il explique les coulisses du spectacle, on comprend mieux le faste et l’impact du nocturne allumage : « Chaque équipe dispose d’une enveloppe équivalente pour réaliser le spectacle d’une durée égale. Ce qui importe, ce n’est pas la quantité mais la qualité. Certains artistes produisent leurs feux, d’autres pas. Notre maître mot est la sécurité. Pour les Italiens, il y a plus de 300 mortiers qui envoient 1 930 kilos d’explosifs pendant 25minutes. »
Le regard expert du coordinateur des différents numéros n’est pas de trop, car, même si tous les professionnels sont confirmés, il ne faut pas oublier que les spectacles se donnent « à l’expérience et à la connaissance ». Sans répétitions ni filets.
S’adapter à l’évolution
Pour se montrer imaginatif et faire honneur à la diversité, les artistes puisent l’inspiration dans les choses les plus élémentaires comme dans les arts les plus sophistiqués : « L’inspiration peut venir de partout, d’un bouquet de fleurs, de roses, mais pas seulement. La lumière et les bruits sont également importants. Il faut aussi s’adapter à l’aire du temps, à la géométrie et aux rythmes actuels ».
Pour, en un spectacle condensé, satisfaire les yeux et les oreilles. Le tout en considérant toutes les tendances conjoncturelles… Car en plus d’une recherche d’originalité et de singularité, certains maîtres artificiers tiennent à exercer leur art dans le respect de la nature : « Par tradition, les feux sont assez polluants pour l’environnement. C’est pourquoi on cherche actuellement des nouveaux matériaux qui respecteraient la nature. En ce moment, nous sommes en train de travailler sur des produits à base de riz pour essayer de remplacer le plastique ». Le respect au service de l’art à travers les époques, voilà sûrement ce qui fait que le festival de feux pyromélodiques, dont la première édition s’est déroulée en 1966, n’a pas pris une ride.