C’est en général en janvier et février que les communes commencent à se préoccuper de leur spectacle pyrotechnique de la Fête nationale. «
On prend des commandes de mars à mai. Mais j’ai parfois des communes qui m’appellent au dernier moment car leur fournisseur leur a fait faux bond. On essaye de s’arranger. » Cette année, depuis son entrepôt d’Amiens (lire ci-dessous), l’entreprise de Philippe Hollebecq livrera rien que pour le département du Nord une soixantaine de communes.
Ça ne fait pas « pschiiit »
Un feu d’artifice, «
ça commence à 1000 euros… mais on peut aller jusqu’à 30 000
». Ou bien plus, pourquoi pas, si les finances de la commune suivent. Mais une bonne partie des spectacles du 14 juillet se situe plus ou moins au milieu de la fourchette, selon leurs choix. D’ailleurs, pour avoir une idée de ce qu’elles achètent, l’entreprise organise chaque année pour ses clients un feu de démonstration. La crise conduit-elle à faire des économies sur le feu d’artifice ? Philippe Hollebecq ne le constate pas. «
Pour une ou deux communes, on a vu une réduction de budget, mais globalement, non. » La raison ? «
Le feu d’artifice du 14 juillet, ça reste une fête populaire. Et c’est bien un des seuls événements dans une ville qui permette de rassembler la population. Et puis pour une commune, avoir un beau spectacle, c’est une question de fierté !
» Et il se plaît à citer celui de Roncq, « qui fait venir des gens de Tourcoing, Neuville-en-Ferrain, Halluin… »
40 artificiers
Pour les spectacles du 14 juillet, Wagnon va faire appel à une quarantaine d’artificiers qui travaillent pour l’entreprise dans le Nord. «
Ce sont des gens passionnés, qui ont un métier à l’extérieur. » Pour être en capacité de tirer un feu, après formation, il faut avoir participé directement à trois spectacles pyrotechniques. Deux ans sont nécessaires pour valider son diplôme. Dans l’équipe, «
le plus vieux a 72 ans
». Et on peut dire qu’il pète le feu.
Il y a quelques mois, dans le métier, on prédisait que les feux d’artifice allaient être mis sous l’éteignoir, état d’urgence oblige. Finalement, aucune consigne n’est venue annuler les spectacles. L’impératif de sécurité, il est ailleurs : dans les distances minimales à avoir notamment. Et puis il y a un élément : la météo. Avec la pluie, on peut toujours tirer. Il n’y a bien que le vent qui puisse remettre en cause les réjouissances. 54 km/h, c’est la limite. «
Mais le soir, le vent a toujours tendance à faiblir
», assure Philippe Hollebecq en connaisseur.